Figurines de la guerre (1914-1918)

Les figurines Nénette et Rintintin pour éloigner le danger

On sait peu que Francisque POULBOT (1879-1946), célèbre affichiste et illustrateur des enfants des rues de Paris, a créé, avec son épouse Léna, des poupées de porcelaine appelées les Poulbottes, inspirées des gamins de Paris. Lors de la Première Guerre Mondiale, ces poupées sont reprises sous la forme de poupées de laine. Le succès populaire de Nénette, Rintintin et leur bébé Radadou fut immense en France, surtout après qu’un couple d’amoureux parisiens qui portait ces poupées sur lui a survécu à un bombardement. Les marraines de guerre, les épouses, les enfants pour leur père, les fiancées pour leur bien-aimé en confectionnaient pour les soldats partis au front et également pour les populations exposées aux bombardements de « la grosse Bertha » et du « Gotha » (bombardier le plus féroce de l'aviation allemande). On portait sur soi ces poupées fétiches censées protéger des dangers de la guerre, ou on envoyait aux poilus des cartes postales à leur effigie pour leur donner du courage. D'authentiques poupées de laine sont conservées au musée de la Grande Guerre à Meaux.

Une élégante en costume

Une autre « figurine » de guerre se retrouve également, à une place et de manière un peu incongrue, dans les collections des Archives départementales. Le 1er juin 1916, en l’étude de maître Lacan, notaire à Malesherbes, un clerc probablement désoeuvré a collé, sur une minute datée de janvier 1825, la gravure d’une jeune femme vêtue d’un costume inspiré de l’uniforme bleu horizon des poilus (Arch. dép. du Loiret, 3E 36118). Il paraphe son oeuvre "Fait en l'étude de maître Lacan, le 1er juin 1916, un clerc qui n'avais rien à foute" (sic).