Pot pourri à la rose
Document à la une d'avril et mai 2022
Le Loiret peut se parcourir en suivant la route de la Rose, itinéraire proposé aux promeneurs désireux de sillonner notre territoire différemment. Découvrons ensemble des documents d’archives, façon pot pourri, qui pourraient presque nous entêter par leurs parfums.
Offrir une rose, oui….mais laquelle ?
La rose, surnommée la reine des fleurs, se distingue par son nombre colossal de variétés : près de 15 000 ! Se pose alors une épineuse question : comment diable se retrouver dans « ce chaos » ? La réponse se trouve dans les catalogues de vente. Ci-dessous, celui des Grandes Roseraies du Val de la Loire, qui présente une liste, évidemment non exhaustive, des très nombreuses variétés de roses proposées. Les noms donnés aux fleurs sont très souvent ceux d’une personnalité, et les caractéristiques physiques et olfactives y sont également décrites.
Promenons-nous dans les roses
N’avez-vous jamais eu envie de vous perdre dans un jardin de roses ? Ce plan en couleurs daté de 1837 pourrait vous y encourager ! Il présente le jardin des plantes de la ville d’Orléans à ses débuts. À cette époque, il n’y avait pas de roseraie. Ce n’est qu’en 1958 que cette dernière voit le jour pour servir de cadre au tout nouveau Concours de Roses. Le nombre de roses présentées y est alors impressionnant : 7 500 rosiers représentant près de 400 variétés. Une pergola, qui existe toujours, marquait l’entrée de ce lieu coloré.
Se démarquer avec les marques de fabrique
Les marques de fabrique constituent l’identité visuelle d’un établissement, et permettent de retracer l’histoire des commerçants et la manière que ces derniers avaient de décorer leurs produits. Les vignettes peuvent ne porter qu’un titre, mais il y figure souvent une image en noir et blanc. Trois sociétés, parmi toute une ribambelle de pépiniéristes, se démarquent ainsi par les roses qui sont présentent sur leurs logos : Rosengrai, Roseraies du Val Fleuri et Roseraies André Ève. La reine des fleurs est donc aussi un bon outil de communication !
Jacques Lucien Pilté, une histoire bellegardoise
À Bellegarde se tient chaque année, depuis 1989, la foire aux rosiers. Cette tradition locale est le fruit d’un héritage, celui de Jacques Lucien Pilté, fils de cultivateur né en 1858, qui allait cueillir dans la forêt voisine des églantiers. Ces plantes, aussi appelé rosiers des chiens, étaient ensuite travaillées, greffées et transformées en rosiers tiges. De cette activité, à l’origine exercée pour apporter de l’argent à sa famille, est née une passion. Celle pour les roses. Jacques Lucien se mit alors en tête de changer la région en « ceinture de rosiers autour d’un château rose » : celui de Bellegarde !
Un symbole de la nation germanique
Au XVIIème siècle, les étudiants étaient réunis selon leurs origines géographiques en « nations » ; France, Picardie, Normandie et Germanie ; placées sous le contrôle d’un procurateur élu. De l’activité de la nation germanique est issu ce registre où les procurateurs consignaient les noms de leurs administrés et le récit des évènements survenus pendant leurs mandats. La rose est parfois représentée dans les armoiries des procurateurs, comme le montre ces magnifiques enluminures. N’y trouvez cependant aucune signification particulière, ce choix de représentation n’était en effet que pure fantaisie (d’autres armoiries représentent des licornes, des hommes préhistoriques, des chênes, des dragons etc…).
Sainte-Rose à Rozoy
Rosoy, en latin Rosetum, le lieu où fleurit la rose, est une commune du Loiret traversée par le ru de Sainte-Rose. Aujourd’hui, l’orthographe officielle est Rozoy. L’église qui s’y trouve accueille huit vitraux qui ont été réalisés par le Maître verrier Lionel Régnier (en 1986 pour ceux du chœur, et en 1988 pour ceux de la nef). L’un des vitraux du chœur évoque la possible éthymologie de Rozoy en illustrant, comme vous pouvez le constater ci-dessous, Sainte-Rose dans son lit fabriqué avec deux troncs d’arbre.
Le roman de la Rose
Dans Le roman de la Rose, écrit par deux écrivains loirétains, Guillaume de Lorris puis Jehan de Meung, au XIIIème siècle, un jeune homme s’en va quérir le cœur d’une rose, qui n’est autre qu’une jeune femme dont il est tombé éperdument amoureux. Malgré les ingérences de Jalousie et Danger pour contrecarrer ses plans, l’amant finit par voler un baiser à la Rose. Ce roman allégorique est en réalité un poème qui se compose de plus de 20 000 vers ! Il est considéré aujourd’hui comme une œuvre littéraire majeure du Moyen Âge.
Bibliographie
- Le roman de la Rose, Jean de Meung et Guillaume de Lorris. - 1ère éd. - 1481. - 86 gravures sur bois (voir reproductions photographiques : 6 PH 604 à 611, 6 et 10 PH 885 et 6 PH 954 à 1027). - Typographie : lettres bâtardes. - 2 Ex-libris : Albert Natural et baron Alexander Peckover. [microfilm : 1 MI 2360]
(Bibliothèque des Archives départementales du Loiret, référence BH M/3754)
- Le roman de la rose, Guillaume de Lorris et Jean de Meung. - Paris : 1965.
(Bibliothèque des Archives départementales du Loiret, référence BH P/1090 1-3)
- Bellegarde du Loiret entre roses et forêt, Jacques-Henri Bauchy.- S.l. : Maury, 1997.- 181 p. : ill. ; 25 cm.
(Bibliothèque des Archives départementales du Loiret, référence BH O/5839)
Liens utiles
- Chemin faisant sur la route de la rose (Tourisme Loiret)
- Ne manquez pas la Route de la Rose en fête, les 11 et 12 juin 2022 !